les tumeurs

Bonjour,

Avez-vous des renseignements sur les tumeurs. J'ai déjà perdu 2 serpents à cause de ça. Il y a eu une tentative d'opération mais les 2 fois la tumeur avait fait trop de dégats interne.
Les tumeurs sont sorties d'un coup.

Merci.

Bonjour,

Tout d'abord quelques généralités, pour bien restituer et comprendre l'apparition et l'évolution des tumeurs, avant de s'attacher plus précisément aux tumeurs des reptiles. Ce sera ainsi l'occasion de creuser un peu le sujet pour tout le monde.

GENERALITES :

Rappelons en premier lieu que les tumeurs (ou néoplasie) sont liées à la prolifération incontrôlée de cellules de l'organisme, celles-ci devenant indépendantes des contrôles et des régulations internes auxquelles sont habituellement soumises l'ensemble des cellules de l'organisme.

Ces cellules acquièrent cette indépendance de fonctionnement et de réplication notamment par le biais de modifications dans leur ADN (mutations, activation d'oncogènes - gènes favorisant l'apparition de tumeurs, inhibition de gènes régulateurs, etc.). Ces modifications dans la structure de l'ADN sont liées à l'action de facteurs physiques (UV pour les cancers de la peau, etc.), chimiques (ex : alcoolisme et cancer du foie), ou autres; facteurs qui sont parfois inconnus pour certaines tumeurs.

On distingue deux types de tumeurs : les tumeurs bénignes, d'évolution locale, ne métastasant pas, et dont l'éxérèse chirurgicale est généralement curative et sans récidive ultérieure ; et les tumeurs malignes, ou cancers, d'évolution locale et générale via leurs métastases, plus agressives, ayant parfois tendance à récidiver après chirurgie, chimio- et radiothérapie. D'autres phénomènes pathologiques s'approchent des tumeurs sans en être, la limite entre les deux étant ainsi parfois faible (ex : certaines lésions pro-cancéreuses inflammatoires).

Une tumeur est caractérisé par le (ou les types) cellulaire(s) la composant, càd le type de cellule dont le fonctionnement est devenu anarchiques (ex : hépatocyte lors de cancer du foie, cellules épithéliales lors de carcinome, cellules conjonctives lors de sarcome...); et par leur degré d'agressivité et de potentiel métastatique (parfois noté en "grade" : grade I, II, III...).

Certains organes sont plus exposés que d'autres aux facteurs favorisants l'apparition de tumeurs, et sont donc plus souvent que d'autres le siège de tumeur : foie, poumon, intestin...

Enfin, des caractéristiques propres à l'individu peuvent favoriser l'apparition de tumeur : l'age, des prédispositions génétiques et familiales...

LES TUMEURS CHEZ LES REPTILES

Facteurs favorisants l'apparition des tumeurs chez les reptiles :

Les facteurs favorisant l'apparition des tumeurs chez les reptiles sont très largement inconnus. Pour prouver une corrélation entre un facteur individuel ou environnemental et l'apparition d'une tumeur, il faut en effet réaliser des études statistiques sur de nombreux cas, ce qui est réalisé essentiellement en médecine humaine et canine, du fait de la médicalisation importante chez ces deux espèces. L'age reste probablement un facteur favorisant chez les reptiles comme chez les animaux supérieurs. On peut supposer que d'autres facteurs du même type interviennent aussi chez les reptiles : facteurs individuels génétiques, facteurs environnementaux et alimentaires, facteurs pathogènes (virus oncogènes, parasites), troubles endocriniens... sans toutefois pouvoir encore le prouver complètement.

Quels sont les signes et symptômes permettant de suspecter une tumeur ?

La tumeur entraîne généralement plusieurs types de symptômes :

- des symptômes liés localement à sa présence : apparition d'une masse sur l'organe atteint (masse cutanée, ou masse interne lorsqu'un organe est touché). Il existe toutefois des tumeurs diffuses n'entraînant pas l'apparition d'une masse (ex : cancers des cellules sanguines, etc). L'aspect local de la tumeur est variable ; dans le cas des tumeurs cutanées elles peuvent s'ulcérer, s'abcéder secondairement...

- des symptômes liés aux troubles fonctionnels qu'elles engendrent : diarrhées lors de tumeur digestive, difficulté de déglutition los de tumeur buccale, difficultés de locomotion lors de tumeurs cutanées, etc...

- d'autres symptômes, parfois liés au mal-être général : anorexie, amaigrissement, etc.

Quand suspecter une tumeur sur un reptile ?

L'apparition d'une masse cutanée, ou la palpation des organes internes révélant fortuitement la présence d'une masse, permettent parfois de suspecter un phénomène tumoral. Un amaigrissement important et une forte atteinte de l'état général vont parfois de pair avec l'évolution d'un cancer.

C'est le vétérinaire qui permet ensuite de confirmer ou d'infirmer l'hypothèse d'une tumeur, par un examen général et la mise en oeuvre d'examens complémentaires (cytoponction, biopsie, imagerie médicale... en fonction de la suspicion).

Chez les reptiles, les affections de santé graves ne se traduisent parfois que par des symptômes frustres, et lorsque l'on détecte le problème, il est parfois trop tard car le phénomène évolue déjà depuis un certain temps et a eu le temps de provoquer des atteintes organiques sévères.

L'examen de choix lors de suspicion d'un phénomène tumoral demeure l'examen histologique : le vétérinaire réalise alors une biopsie, càd un prélèvement d'une petite partie de la structure atteinte, destinée à un examen microscopique par un laboratoire spécialisé. L'examen microscopique permet l'observation du type cellulaire et de son éventuelle anormalité, et un diagnostic de certitude, associé parfois à un grading de la sévérité de la tumeur lors de cancer. Cet examen permet donc aussi de donner un pronostic au propriétaire de l'animal.

TRAITEMENT :

Généralement, la thérapeutique des tumeurs est du ressort de la chirurgie, ou de la chimiothérapie, ou de la radiothérapie, parfois de plusieurs d'entre elles en association. Chez les reptiles, c'est la chirurgie qui est le plus souvent employée, du fait de l'absence de protocoles chimiothérapeutiques ou radiothérapeutiques standardisés (ceux-ci commencent à l'être pour le chien et le chat en revanche).


Vous trouverez prochainement sur la section véto du site des photos de la réalisation de deux examens complémentaires intéressants lors de suspicion de tumeur : la cytoponction et la biopsie.

Ensuite pour te répondre plus précisément Aktarus, peux-tu développer un peu le cas de tes animaux : espèce touchée (sexe, age...), symptômes, organes atteints, durée d'évolution, traitements mis en place, etc. ?

Mes 2 cas sont sur une elaphe longissima mâle née en captivité de 2 ans. la tumeur se situait quelques cm avant le cloaque. Aucun signe avant je la manipulait avant chaque repas pour la mettre en fauna et j'en profite à chaque fois pour faire le tour de la bête. Elle mangeait normalement. La tumeur est sortie presque d'un coup, je dirais qu'elle a atteint sa taille en une journée. le serpent continuait à se déplacer normalement, n'avait pas de troubles du comportement. Direction le vétérinaire => tumeur => opération mais sur une petite bête comme ça pas évident et il y avait trop de dégats interne.
Le deuxième sur un morelia spilota cheynei de 5ans mâle au même endroit mêmes conditions, opération aussi, il m'a rappelé pendant l'opération en me disant que les tissus autours étaient trop atteint et que ça ne servait à rien de continuer.
Le seul traitement tenté a été la chirurgie dans les 2-3 jours suivant l'apparition. J'ai bien l'impression qu'un fois que c'est visible c'est trop tard.

Merci de ces précisions.

Quel aspect avait la tumeur ? Elle sortait par le cloaque ? Elle faisait quelle taille ? Tu sais quel organe était atteint (digestif ?) ? Y'a t'il eu un examen post-mortem en laboratoire de la tumeur ?

Effectivement, pour les tumeurs, il est parfois trop tard pour intervenir efficacement, car lorsqu'on le repère, le processus tumoral peut être déjà ancien et avoir causé des lésions sévères. Ensuite, les tumeurs n'ont pas toute la même agressivité ni la même vitesse de croissance, certaines grandissant (et métastasant, dans le cas de cancer) plus vite que d'autres.

La tumeur avait la forme d'un demi-oeuf, elle était plus tot dure, ne sortait pas par le cloaque pour la longissima 2-3cm avant le cloaque taille 2-3cm et pour le cheynei 10cm environ taille 5cm si mes souvenirs sont bons. Je n'ai pas posé la question de l'organe atteint mais vu la localisation je pencherai pour du digestif. Il n'y a pas eu d'examen après les tentatives d'opérations.

Ok, donc ça avait l'aspect d'une masse interne qui faisait protrusion en dessous la peau, en avant du cloaque, a priori en face ventrale (?).

Effectivement, s'il s'agit d'une masse interne et au vu de la localisation, un tumeur d'origine digestive est plausible.

oui j'avais oublié face ventrale ! dans les 2 cas le développement a été soudain.

As-tu réalisé des clichés photos de ces masses à l'époque ?

Et, autre question, quelles autres pathologies as-tu eu l'occasion de voir au sein de ton élevage ?

Non c'était l'époque ou je n'étais pas sur les forums et où je ne faisais pas de photos !
Pour les autres pathologies j'ai eu des prolapsus sur un juv bredli dus à une malformation (prolapsus depuis sa naissance 2-3 jours après chaque repas); des pneumopathies, stomatites, parasitages externe, brûlure, abcès, abrasion rostale, plusieurs mues les une sur les autres enfin un peu de tout vu que je récupère pas mal de serpents !

aktarus a écrit:

Non c'était l'époque ou je n'étais pas sur les forums et où je ne faisais pas de photos !
Pour les autres pathologies j'ai eu des prolapsus sur un juv bredli dus à une malformation (prolapsus depuis sa naissance 2-3 jours après chaque repas); des pneumopathies, stomatites, parasitages externe, brûlure, abcès, abrasion rostale, plusieurs mues les une sur les autres enfin un peu de tout vu que je récupère pas mal de serpents !

Il serait peut-être judicieux de dire pourquoi tu en récupére autant non?
Allez.... Ne sois pas si modeste!!!!

Sur le juv bredli avec prolapsus, qq chose a été tenté chirurgicalement ? il a fallu l'euthanasier ?

jchui timide ...

Pour le juv pas d'opération tentée, trop petit. On a attendu plusieurs mois pour voir si il allait peut être se muscler différement. Au bout d'un moment il rentrait le prolaspus de lui même après un bain et puis un jour il ne le rentrait plus, je n'y arrivais plus non plus donc euthanasie

Elle n'est ps très nette; j'avais ça à chaque fois !

Effectivement, handicapant sur du long terme.

Les possibilités chirurgicales (colopexie) sont limitées par la taille chez les juvéniles et les petites espèces...

Il devait avoir un défaut de contraction ou une flaccidité musculaire congénitale à ce niveau.

En plus il ne grandissait que très peu, il devait dépenser beaucoup d'énergie dans ces moments. Je l'ai euthanasié au bout de 8 mois. Il n'avait pris que 10g depuis sa naissance.

10 grammes en huit mois ??? Dingue...

Effectivement ça avait d'importantes répercussions sur le métabolisme général. A moins qu'il n'y ait eu autre chose d'associé. Il a été autopsié après euthanasie ?

non il n'a pas été autopsié. Il mangeait bien mais j'étais obligé d'epacer les repas. tout le reste paraissait normal.